Analyse d'un Circuit Dérivateur à AOP
Contexte : Le montage dérivateurCircuit électronique dont la tension de sortie est proportionnelle à la dérivée temporelle de sa tension d'entrée. à base d'AOP.
Ce circuit est un pilier de l'électronique analogique, utilisé pour le traitement du signal. Théoriquement, sa tension de sortie est la dérivée de la tension d'entrée, multipliée par une constante de temps. Cet exercice explore son comportement face à un signal en rampe, une situation classique pour analyser la réponse en régime transitoire. Nous étudierons d'abord le cas idéal avant d'aborder les limitations pratiques comme la saturationÉtat où la sortie d'un amplificateur ne peut plus augmenter (ou diminuer), atteignant une valeur maximale limitée par ses tensions d'alimentation. et les problèmes de stabilitéCapacité d'un système à retourner à un état d'équilibre après une perturbation. En électronique, l'instabilité se manifeste souvent par des oscillations..
Remarque Pédagogique : Cet exercice vous permettra de consolider vos connaissances sur le fonctionnement de l'AOP en régime linéaire et saturé, de comprendre pourquoi un montage théorique simple peut être instable en pratique, et d'apprendre à le corriger.
Objectifs Pédagogiques
- Modéliser un circuit dérivateur idéal à base d'AOP.
- Calculer la réponse du circuit à un signal d'entrée en rampe.
- Analyser les limitations pratiques (saturation, instabilité) du montage.
- Proposer et analyser une solution pour stabiliser le circuit.
Données de l'étude
Schéma du montage dérivateur idéal
Nom du Paramètre | Symbole | Valeur | Unité |
---|---|---|---|
Résistance de contre-réaction | \(R\) | 20 | kΩ |
Capacité d'entrée | \(C\) | 1 | µF |
Pente de la rampe d'entrée | \(\alpha\) | 1000 | V/s |
Tension de saturation positive | \(+V_{\text{sat}}\) | +15 | V |
Tension de saturation négative | \(-V_{\text{sat}}\) | -15 | V |
Questions à traiter
- Établir l'équation différentielle liant la tension de sortie \(v_s(t)\) à la tension d'entrée \(v_e(t)\) pour le montage dérivateur idéal.
- Déterminer l'expression de la tension de sortie \(v_s(t)\) lorsque le signal d'entrée est la rampe \(v_e(t) = \alpha t \cdot u(t)\).
- Calculer la valeur numérique de \(v_s(t)\) pour \(t > 0\). Que constate-t-on par rapport aux tensions d'alimentation ? Conclure sur l'état de l'AOP.
- Le montage idéal est instable à haute fréquence. Proposer une modification simple du circuit pour améliorer sa stabilité et dessiner le nouveau schéma.
- Pour le circuit stabilisé (en ajoutant une résistance \(R_1 = 1 \, \text{k}\Omega\) en série avec \(C\)), déterminer la nouvelle fonction de transfert \(H(p) = V_s(p) / V_e(p)\).
Les bases sur l'AOP idéal en régime linéaire
Pour analyser ce type de circuit, on s'appuie sur les propriétés fondamentales de l'AOP idéal fonctionnant en régime linéaire (avec une contre-réaction sur l'entrée inverseuse) :
1. Impédance d'entrée infinie
Les courants entrant dans les bornes inverseuse (\(i^-\)) et non-inverseuse (\(i^+\)) sont nuls.
\[ i^+ = i^- = 0 \]
2. Gain en boucle ouverte infini
Cela implique que la différence de potentiel entre les deux entrées est nulle : \(v^+ - v^- = 0\). On parle de masse virtuelle si \(v^+=0V\), ou plus généralement d'un régime où les potentiels se suivent :
\[ v^+ = v^- \]
Lois des composants passifs :
- Résistance : La loi d'Ohm \(v(t) = R \cdot i(t)\).
- Condensateur : La relation courant-tension \(i(t) = C \frac{dv(t)}{dt}\).
Correction : Analyse d'un Circuit Dérivateur à AOP
Question 1 : Établir l'équation différentielle du montage.
Principe
Le concept physique clé est la conservation de la charge électrique au niveau du nœud d'entrée de l'AOP. En appliquant la loi des nœuds de Kirchhoff à ce point précis et en utilisant les caractéristiques de l'AOP idéal, on peut relier les courants du circuit et, par extension, les tensions d'entrée et de sortie.
Mini-Cours
L'entrée non-inverseuse (+) est à la masse (0V). Dans une configuration avec contre-réaction (la sortie est reliée à l'entrée inverseuse), l'AOP idéal force le potentiel de son entrée inverseuse (-) à être égal à celui de son entrée non-inverseuse (+). Ce point est donc une "masse virtuelle" : son potentiel est de 0V, mais il n'est pas physiquement relié à la masse.
Remarque Pédagogique
La méthode la plus fiable pour analyser un circuit à AOP en régime linéaire est toujours la même : 1. Identifier les potentiels aux entrées (+) et (-). 2. Appliquer la loi des nœuds à l'entrée inverseuse. C'est une approche systématique qui évite les erreurs.
Normes
L'analyse de ce circuit ne dépend pas de normes de construction, mais des lois fondamentales de l'électricité : principalement la loi des nœuds de Kirchhoff et les lois de comportement des composants (loi d'Ohm pour la résistance, relation courant-tension pour le condensateur).
Formule(s)
Loi des nœuds
Loi des composants
Hypothèses
Pour ce calcul, nous posons les hypothèses de l'AOP idéal en régime linéaire :
- Le courant d'entrée de l'AOP est nul : \(i^- = 0\).
- La tension différentielle d'entrée est nulle : \(v^+ = v^-\). Comme \(v^+=0\), alors \(v^-\) est une masse virtuelle (\(v^- = 0V\)).
Donnée(s)
Pour cette question purement théorique, les seules données sont les noms symboliques des composants : la résistance \(R\) et la capacité \(C\).
Astuces
Pour tout montage AOP inverseur (signal appliqué à l'entrée (-)), la fonction de transfert est \(H = -Z_{\text{feedback}} / Z_{\text{input}}\). Ici, \(Z_{\text{feedback}}=R\) et \(Z_{\text{input}}=1/(Cp)\). On retrouve le résultat \(v_s/v_e = -RCp\) très rapidement en notation de Laplace.
Schéma (Avant les calculs)
Courants dans le circuit
Calcul(s)
Étape 1 : Application de la loi des noeuds
Étape 2 : Réarrangement de l'équation
Schéma (Après les calculs)
Diagramme fonctionnel
Réflexions
L'équation finale montre que la tension de sortie est l'image inversée et mise à l'échelle de la vitesse de variation de la tension d'entrée. La "mise à l'échelle" est faite par la constante de temps du circuit \(\tau = RC\). Plus R ou C sont grands, plus la sortie sera ample pour une même vitesse de variation de l'entrée.
Points de vigilance
La principale erreur à éviter est le signe. Le signal d'entrée est appliqué via le condensateur sur la borne inverseuse (-), ce qui entraîne une inversion de phase. La tension de sortie est donc négative pour une dérivée positive et vice-versa.
Points à retenir
Pour un dérivateur idéal :
- La sortie est la dérivée de l'entrée : \(v_s \propto dv_e/dt\).
- Le facteur de proportionnalité est la constante de temps \(-RC\).
- Le montage est inverseur.
Le saviez-vous ?
Cette opération de dérivation mathématique a été rendue possible en électronique analogique bien avant l'avènement des calculateurs numériques. Ces circuits, ainsi que les intégrateurs, étaient les briques de base des "calculateurs analogiques" utilisés des années 1940 aux années 1970 pour résoudre des équations différentielles complexes.
FAQ
Il est normal d'avoir des questions.
Résultat Final
A vous de jouer
Si on inversait la position de la résistance R et du condensateur C, que deviendrait l'équation du circuit ? (Ce montage s'appelle un intégrateur).
Question 2 : Déterminer \(v_s(t)\) pour une entrée en rampe.
Principe
Le concept physique ici est d'appliquer la relation cause-à-effet que nous avons établie. La "cause" est le signal d'entrée \(v_e(t)\), et "l'effet" est la sortie \(v_s(t)\) déterminée par la fonction mathématique du circuit (la dérivation). Nous allons donc simplement appliquer l'opérateur de dérivation au signal d'entrée.
Mini-Cours
Un signal en "rampe" est une fonction linéaire du temps, de la forme \(f(t) = at+b\). Sa caractéristique principale est que sa pente (sa vitesse de variation) est constante. La dérivée d'une fonction linéaire \(f(t)=at+b\) est simplement sa pente, \(f'(t)=a\). Dans notre cas, \(v_e(t)=\alpha t\), la pente est \(\alpha\).
Remarque Pédagogique
C'est un excellent exemple de comment un circuit peut "traduire" une propriété d'un signal (sa pente) en une valeur de tension directement mesurable. Retenez que dériver une rampe donne une constante (un palier ou échelon).
Normes
Aucune norme spécifique ne s'applique ici, il s'agit d'une application directe des règles de dérivation mathématique.
Formule(s)
Équation du circuit
Dérivée de la rampe
Hypothèses
Nous continuons avec les hypothèses du circuit idéal. Nous considérons le signal pour \(t > 0\), car à \(t=0\), la fonction échelon \(u(t)\) introduit une discontinuité dont la dérivée (une impulsion de Dirac) n'est pas physiquement réalisable.
Donnée(s)
La seule donnée nécessaire pour cette question est l'expression de la tension d'entrée :
- \(v_e(t) = \alpha t \cdot u(t)\)
Astuces
Visualisez le graphe de \(v_e(t)\) : c'est une ligne droite qui passe par l'origine. Sa pente est constante, donc sa dérivée doit être une constante. Cela permet d'anticiper la forme du résultat avant même le calcul.
Schéma (Avant les calculs)
Signal d'entrée \(v_e(t)\)
Calcul(s)
Étape 1 : Dérivée de l'entrée
Étape 2 : Calcul de la sortie
Schéma (Après les calculs)
Signal de sortie \(v_s(t)\)
Réflexions
Ce résultat est fondamental : un dérivateur transforme une variation linéaire en une valeur constante. Si la rampe était plus rapide ( \(\alpha\) plus grand), la tension de sortie serait plus négative. Si la rampe était descendante (\(\alpha < 0\)), la sortie serait une constante positive.
Points de vigilance
Attention à ne pas oublier le signe négatif. De plus, le résultat n'est valide que pour \(t>0\). À \(t=0\), la dérivée de l'échelon unité est une impulsion théorique qui ne peut être gérée par un circuit réel.
Points à retenir
Dérivateur + Rampe = Constante. La valeur de cette constante est \(-RC\alpha\). C'est une relation cause-à-effet essentielle à mémoriser pour les circuits linéaires.
Le saviez-vous ?
Dans les systèmes de contrôle et d'asservissement, l'action "Dérivée" (action D du régulateur PID) est utilisée pour anticiper le futur. En mesurant la vitesse de variation de l'erreur (sa dérivée), le système peut réagir plus vite et amortir les oscillations, améliorant la stabilité.
FAQ
Questions fréquentes sur ce point :
Résultat Final
A vous de jouer
Quelle serait la tension de sortie si le signal d'entrée était une parabole \(v_e(t) = 5t^2\) ? (Considérez R=20kΩ et C=1µF).
Question 3 : Calculer la valeur de \(v_s(t)\) et conclure.
Principe
Le concept ici est de confronter le modèle mathématique idéal à la réalité physique du composant. L'AOP n'est pas une source de tension parfaite ; il ne peut pas fournir une tension de sortie qui dépasse les limites de ses propres tensions d'alimentation. Nous allons calculer la valeur théorique et la comparer à ces limites.
Mini-Cours
Tout AOP possède des tensions de saturation, notées \(+V_{sat}\) et \(-V_{sat}\). Ces tensions sont très proches des tensions d'alimentation, \(V_{CC}\) et \(V_{EE}\). Si le calcul théorique (supposant un régime linéaire) donne une valeur de sortie \(v_{s,ideal}\) telle que \(v_{s,ideal} > +V_{sat}\) ou \(v_{s,ideal} < -V_{sat}\), alors l'hypothèse de fonctionnement linéaire est fausse. L'AOP est en réalité en saturation, et sa sortie est "écrêtée" à \(\pm V_{sat}\).
Remarque Pédagogique
C'est une étape de vérification cruciale en électronique. Ne jamais accepter un résultat numérique sans le critiquer par rapport aux ordres de grandeur et aux limites physiques du système. Un AOP alimenté en \(\pm 15V\) ne sortira JAMAIS du 20V.
Normes
Ce ne sont pas des normes mais des spécifications techniques, que l'on trouve dans la "datasheet" (fiche technique) du composant. Chaque modèle d'AOP (par ex. LM741, TL081) a ses propres valeurs de tensions de saturation.
Formule(s)
Condition de non-saturation
Condition de saturation
Hypothèses
On suppose que les tensions de saturation sont égales aux tensions d'alimentation, soit \(\pm 15 \, \text{V}\). En pratique, elles sont légèrement inférieures (ex: \(\pm 13.5 \, \text{V}\)).
Donnée(s)
On utilise les valeurs numériques de l'énoncé :
Paramètre | Symbole | Valeur | Unité |
---|---|---|---|
Résistance | \(R\) | \(20 \times 10^3\) | \(\Omega\) |
Capacité | \(C\) | \(1 \times 10^{-6}\) | F |
Pente | \(\alpha\) | 1000 | V/s |
Tensions de saturation | \(\pm V_{\text{sat}}\) | \(\pm 15\) | V |
Astuces
Avant de faire le calcul, vérifiez les unités. \(R\) est en k\(\Omega\) et \(C\) en µF. Le produit \(k \times \mu = 10^3 \times 10^{-6} = 10^{-3}\), donc le produit \(RC\) sera en millisecondes. \(20\,\text{k}\Omega \times 1\,\mu\text{F} = 20\,\text{ms}\).
Schéma (Avant les calculs)
Comparaison de la sortie idéale aux limites de saturation
Calcul(s)
Calcul de la constante de temps RC
Calcul de la tension de sortie idéale
Comparaison à la saturation
Réflexions
Le modèle mathématique idéal est invalidé par les limites physiques du composant. Le circuit ne se comporte pas comme un dérivateur linéaire dans ces conditions. Dès l'instant \(t=0^+\), la sortie bascule à -15V et y reste tant que la pente d'entrée est de +1000 V/s. Le circuit agit en fait comme un détecteur de pente : si la pente est suffisante, la sortie sature.
Points de vigilance
L'erreur classique est de donner -20V comme réponse finale, en oubliant la saturation. Une autre est de penser que la saturation n'arrive qu'au bout d'un certain temps. Ici, comme la dérivée est constante dès \(t>0\), la saturation est immédiate.
Points à retenir
- La sortie d'un AOP est toujours limitée par ses tensions d'alimentation.
- Il faut systématiquement comparer la tension de sortie calculée en mode idéal aux limites de saturation.
- La saturation est un fonctionnement non-linéaire.
Le saviez-vous ?
Le comportement de "tout ou rien" de l'AOP en saturation est exploité dans les circuits de comparaison. Un comparateur est essentiellement un AOP sans contre-réaction (ou avec contre-réaction positive) dont la sortie bascule violemment entre \(+V_{sat}\) et \(-V_{sat}\) selon que \(v^+ > v^-\) ou \(v^+ < v^-\). C'est la base de la conversion analogique-numérique.
FAQ
Questions sur ce sujet :
Résultat Final
A vous de jouer
Avec les mêmes R et C, quelle est la pente maximale \(\alpha\) (en V/s) que l'on peut appliquer en entrée sans que l'AOP ne sature ?
Question 4 : Proposer une modification pour stabiliser le circuit.
Principe
Le gain du dérivateur idéal (\(|H(j\omega)| = \omega RC\)) augmente linéairement avec la fréquence. Cela le rend très sensible aux bruits haute fréquence et peut le rendre instable. Pour le stabiliser, il faut limiter son gain à haute fréquence. La solution la plus simple est d'ajouter une résistance qui "prendra le dessus" sur le condensateur à haute fréquence.
Mini-Cours
En analyse fréquentielle, l'impédance d'un condensateur est \(Z_C = 1/(j\omega C)\). À haute fréquence (\(\omega \to \infty\)), son impédance tend vers zéro. Le gain \(|v_s/v_e| = |Z_R/Z_C| = \omega RC\) tend vers l'infini. En ajoutant une résistance \(R_1\) en série avec \(C\), l'impédance d'entrée devient \(Z_i = R_1 + 1/(j\omega C)\). À haute fréquence, \(Z_i \approx R_1\), et le gain est alors limité à \(|-R/R_1|\).
Schéma
Schéma du montage dérivateur stabilisé
Réflexions
Cette modification simple est un compromis. Le circuit n'est plus un "dérivateur parfait" sur toute la bande de fréquence, mais il devient stable et utilisable en pratique. En limitant le gain aux hautes fréquences, on s'assure que le bruit électronique (inévitable dans tout système et souvent à haute fréquence) ne sera pas amplifié à l'infini, ce qui prévient les oscillations et un comportement erratique.
Points de vigilance
Le choix de \(R_1\) est crucial. Si \(R_1\) est trop grand, la fréquence de coupure \(f_c = 1/(2\pi R_1 C)\) sera trop basse, et le circuit cessera de se comporter en dérivateur pour des fréquences utiles du signal. S'il est trop petit, son effet stabilisateur sera insuffisant. En général, on choisit \(R_1\) de sorte que la fréquence de coupure soit environ 10 fois supérieure à la fréquence maximale du signal à dériver.
Résultat Final
Question 5 : Déterminer la nouvelle fonction de transfert \(H(p)\).
Principe
Pour analyser le comportement fréquentiel du circuit, il est plus simple de passer dans le domaine de Laplace. On remplace chaque composant par son impédance complexe \(Z(p)\) et on applique la formule de gain du montage inverseur, qui devient une simple fraction algébrique.
Mini-Cours
La transformée de Laplace est un outil mathématique qui transforme les équations différentielles (dans le domaine temporel) en équations algébriques (dans le domaine fréquentiel ou "complexe"). La dérivation \(d/dt\) devient une multiplication par la variable de Laplace \(p\). L'impédance d'un condensateur C devient \(Z_C(p) = 1/(Cp)\) et celle d'une résistance R reste \(R\).
Remarque Pédagogique
Pensez aux impédances comme des "résistances généralisées" qui dépendent de la fréquence. Le calcul de la fonction de transfert se ramène alors à un simple calcul de pont diviseur ou, comme ici, à l'application de la formule \(H(p) = -Z_f(p)/Z_i(p)\).
Normes
Ceci relève des méthodes standards d'analyse des circuits linéaires, invariables dans le temps (LTI systems).
Formule(s)
Impédances complexes
Impédances du montage
Hypothèses
L'AOP est considéré comme idéal. Le circuit est analysé en régime linéaire pour déterminer sa fonction de transfert.
Donnée(s)
Les données sont les impédances symboliques des composants du circuit modifié : \(R, C, R_1\).
Astuces
Lors du calcul de \(-Z_f/Z_i\), pour éviter les erreurs avec les fractions complexes, commencez par mettre \(Z_i\) sur un dénominateur commun, puis calculez l'inverse avant de multiplier par \(Z_f\).
Schéma (Avant les calculs)
Circuit en domaine de Laplace
Calcul(s)
Étape 1 : Calcul de l'impédance d'entrée \(Z_i(p)\)
Étape 2 : Calcul de la fonction de transfert \(H(p)\)
Schéma (Après les calculs)
Diagramme de Bode (Gain) du dérivateur stabilisé
Réflexions
L'ajout de \(R_1\) a transformé un dérivateur pur (instable) en un système qui se comporte comme un dérivateur pour les basses fréquences et comme un simple amplificateur inverseur pour les hautes fréquences. Le gain est maintenant borné, ce qui garantit la stabilité du circuit en limitant l'amplification du bruit haute fréquence.
Points de vigilance
Faites attention à bien identifier la pulsation de coupure. Elle est définie par le pôle du dénominateur : \(1+R_1Cp = 0 \Rightarrow p = -1/(R_1C)\). La pulsation de coupure est donc \(\omega_c = 1/(R_1C)\). C'est la résistance \(R_1\) qui définit cette coupure, pas \(R\).
Points à retenir
La fonction de transfert d'un dérivateur pratique est \(H(p) = - \frac{RCp}{1 + R_1Cp}\).
- Il agit en dérivateur pour \(\omega \ll 1/(R_1C)\).
- Il agit en amplificateur pour \(\omega \gg 1/(R_1C)\).
Le saviez-vous ?
Cette technique consistant à ajouter un pôle (le terme en \(1+R_1Cp\)) pour compenser un zéro (le terme en \(p\) qui monte à l'infini) est une méthode fondamentale en automatique et en traitement du signal, appelée "compensation avance-retard", utilisée pour stabiliser toutes sortes de systèmes, des circuits électroniques aux bras de robots.
FAQ
Question sur ce sujet :
Résultat Final
A vous de jouer
Pour le circuit stabilisé, on ajoute souvent un petit condensateur \(C_f\) en parallèle avec R pour filtrer encore plus le bruit. Quelle serait la nouvelle fonction de transfert ?
Outil Interactif : Simulateur de Dérivateur
Utilisez les curseurs pour modifier les paramètres du circuit et de la rampe d'entrée. Observez en temps réel l'impact sur la tension de sortie et le moment de saturation.
Paramètres d'Entrée
Résultats Clés
Quiz Final : Testez vos connaissances
1. Quelle est la fonction principale d'un montage dérivateur idéal ?
2. Si un signal en rampe \(v_e(t) = \alpha t\) est appliqué à un dérivateur idéal, quelle est la forme de la tension de sortie \(v_s(t)\) ?
3. Pourquoi un montage dérivateur pratique est-il souvent instable ?
4. Comment peut-on améliorer la stabilité d'un montage dérivateur ?
5. Si la sortie calculée d'un circuit est de +18V mais que l'AOP est alimenté en \(\pm 15V\), que sera la sortie réelle ?
Glossaire
- Amplificateur Opérationnel (AOP)
- Composant actif à gain très élevé, doté de deux entrées (inverseuse et non-inverseuse) et une sortie. C'est un élément de base dans de nombreux circuits analogiques.
- Régime transitoire
- Période durant laquelle un circuit réagit à un changement de ses entrées, avant d'atteindre un état stable (régime permanent).
- Saturation
- État dans lequel la sortie d'un AOP atteint sa valeur maximale ou minimale, limitée par ses tensions d'alimentation. L'AOP ne fonctionne plus en régime linéaire.
- Fonction de Transfert
- Relation mathématique (souvent dans le domaine de Laplace, sous la forme \(H(p) = V_s(p) / V_e(p)\)) entre la sortie et l'entrée d'un système. Elle caractérise le comportement du système pour n'importe quel signal d'entrée.
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